Pourquoi Bernal peut déjà gagner le Tour de France
Pour plusieurs spécialistes, le Colombien de 22 ans est le vrai favori de ce Tour.
- Publié le 06-07-2019 à 12h56
Pour plusieurs spécialistes, le Colombien de 22 ans est le vrai favori de ce Tour. Vainqueur de deux des trois courses par étapes WorldTour sur lesquelles il s’est aligné cette année (Paris-Nice et Tour de Suisse), Egan Bernal est déjà dépeint par plusieurs spécialistes comme le favori numéro un à la victoire finale sur ce Tour. Si le Colombien fuit poliment ce statut, plusieurs éléments d’analyse peuvent légitimer ces espoirs.
Un Tour en haute altitude
Grimpeur devenu bon rouleur quand son équipier Geraint Thomas a suivi une trajectoire inverse, Egan Bernal est un authentique spécialiste de la montagne. Pas étonnant quand on sait que le Colombien a gravi ses premiers cols à l’âge de huit ans, lui qui est né à Zipaquirá, à près de 2 700 mètres d’altitude. Un biotope naturel qui pourrait lui être précieux sur ce Tour extrêmement montagneux et dessiné en partie en haute altitude (six sommets à plus de 2 000 mètres).
Un profil très complet
S’il avoue "ne pas connaître grand-chose de la Belgique comme de la première étape" de ce samedi, Bernal ne craint aucunement de devoir jouer des coudes à l’approche du Mur de Grammont ou du secteur pavé de Thiméon. Ancien vététiste, il est extrêmement adroit en machine et sait par exemple bordurer, comme l’a prouvé le dernier Paris-Nice.
Le chrono de Pau lui convient
"Je connais plutôt bien la région de Pau puisque j’en suis originaire et je pense que le tracé du seul chrono individuel de ce Tour convient bien à notre Colombien."
Délivrée dans un clin d’œil, l’analyse de son directeur sportif Nicolas Portal traduit les progrès accomplis par Bernal dans l’exercice depuis son arrivée au sein de la formation britannique. Un potentiel qui s’exprime d’autant mieux quand le tracé est exigeant, comme ce sera le cas sur la 13e étape (27 km).
Une grande maturité
À tout juste 22 ans, Egan Bernal a déjà la maturité d’un vieux routinier. "J’ai trop de respect pour ‘G’ et cette course pour affirmer que je veux déjà la gagner… Que serait un Tour réussi ? Celui au bout duquel j’aurai le sentiment d’avoir donné le meilleur de moi-même. Je ne me donne pas d’objectif chiffré." En course comme face aux micros qui se tendent devant lui, le Colombien sait déjouer tous les pièges avec malice.
Il incarne l’avenir du team ineos
Présenté par Dave Brailsford comme le "leader du futur" en octobre dernier après qu’il a prolongé son contrat jusqu’en 2023 (un bail d’une longueur exceptionnelle dans le cyclisme), Egan Bernal incarne très clairement l’avenir du Team Ineos. Outre les interrogations quant au retour au premier plan de Froome, le Britannique a déjà 34 ans contre 33 pour Geraint Thomas.